Qu'est-ce que c'est ?
Le "pipi au lit" ou énurésie atteint environ 10 % des enfants, et plus fréquemment les garçons que les filles. L'énurésie est une miction active, complète, inconsciente, involontaire, se produisant pendant le sommeil. On ne peut parler d'énurésie qu'à partir de 5 ans, car c’est l’âge ou le contrôle physiologique du sphincter vésical (de la vessie donc) est acquis.
L’énurésie est dite primaire lorsque l’enfant n’a jamais été propre. Elle se rencontre chez 10 % à 15 % des enfants de cinq ans et chez 6 % à 8 % de ceux de huit ans. Chez les adolescents, on trouve encore autour de 1 % à 2 % de cas.
Par contre, l'énurésie est secondaire si elle succède à une période de propreté complète d'au moins 6 mois. Dans l'énurésie secondaire, il est utile de pratiquer un bilan à la recherche d'une infection urinaire ou d'une parasitose intestinale.
L'énurésie nocturne isolée représente 65 % des cas, mais il existe des énurésies diurnes isolées (3 %) et des énurésies nocturnes et diurnes.
On distingue :
L'énurésie totale : l'enfant urine toutes les nuits ;
L'énurésie clairsemée après 8 ans où l'on retrouve une corrélation entre les nuits humides et les événements de la journée précédente ;
L'énurésie intermittente : les accidents ne surviennent qu'à certaines périodes ;
L'énurésie épisodique : les accidents surviennent de façon exceptionnelle au cours de maladies, de séparations, d'événements familiaux importants etc.
On ne parle pas d’énurésie quand il s’agit de polyuries (urines abondantes dans le cas de pathologies diverses : diabète, néphropathies, etc.), de mictions anormales (incontinence d'urine) par rétention chronique d'urine ou implantation anormale des uretères, de perte d'urine lors d'une crise d'épilepsie...etc. Ce terme ne concerne pas non plus le retard d'acquisition du contrôle sphinctérien chez les personnes déficientes au niveau moteur ou mental.
Les causes possibles
Les psychologues et les psychiatres se sont longuement étendus sur ce problème mais les seules causes ne sont pas toujours psychologiques. En effet, le facteur psychologique intervient principalement dans le cas des énurésies secondaires. Et en pratique, la plupart des enfants qui font pipi au lit vus par le pédiatre sont des enfants tout à fait normaux. Les familles sont des familles tout ce qu’il y a de plus normales. Ils peuvent bien sûr avoir de petits problèmes, mais qui n'en a pas ?
Première cause, l’hérédité. Des facteurs familiaux sont possibles puisque dans 70 % des cas, l'énurésie est familiale. Un enfant dont un parent est énurétique a quasiment une chance sur deux de l’être et le risque atteint plus de 75 % lorsque les deux parents ont eu ce problème.
Dans le cas de l’énurésie primaire, c’est l’immaturité de la vessie qui est souvent responsable. On parle d’immaturité vésicale qui est un retard des réflexes neuromusculaires contrôlant la vessie. Il peut également s’agir d’un trouble hormonal de l’ADH ou Hormone Antidiurétique qui est responsable de la production d’urine.
Ensuite, les causes sont variées et souvent psychologiques. Ce sont souvent des changements importants dans sa vie qui sont responsables. Ils entraînent généralement une énurésie secondaire.
Traitement
L'énurésie guérit toujours tôt ou tard mais plus une énurésie est ancienne, plus le traitement est difficile. Le traitement actuel repose sur des médicaments et surtout sur une prise en charge médicale et/ou psychologique de l'enfant.
Les traitements
Le traitement médicamenteux de l’énurésie nocturne n’est pas systématique. Selon les dernières recommandations des autorités de santé, la prise en charge repose d’abord sur des mesures éducatives et hygiéniques. En cas d'échec, un traitement médicamenteux ou comportemental (système d'alarme) peut être entrepris, mais pas avant l'âge de 6 ans. Pour les traitements médicamenteux la desmopressine (MINIRIN ®) sous forme de comprimé est autorisé dans le traitement de l’énurésie ainsi que certains antidépresseurs.
Le médecin donnera à l'enfant une information anatomique et physiologique simple et adaptée afin de démystifier le symptôme et lui faire comprendre qu'il peut guérir. Un carnet ludique d'auto-surveillance peut lui être remis pour qu'il puisse inscrire le caractère sec ou humide de ses nuits tous les matins pendant les 3 mois du traitement.
La prise en charge psychologique de l'enfant.
En s'entretenant avec l'enfant, le médecin va savoir s'il est indifférent à son symptôme, ou plutôt mal à l'aise, s'il tente de dissimuler le linge mouillé…
Le pédiatre doit, dans un premier temps, convaincre les parents de ne pas intervenir. Il faut qu'ils jouent l'indifférence : ne plus faire de remarque sur ce symptôme, ne plus se moquer de lui ( "tu fais pipi au lit comme un bébé", "tu es un cochon !" etc.), ne pas le punir ou le récompenser s'il est devenu propre etc... Il ne faut pas non plus exposer aux voisins les draps mouillés pour "lui faire honte" ou l'obliger à laver lui même ses slips mouillés, ni bien sûr le traiter en nourrisson. En un mot, il est impératif de laisser l'enfant tranquille !
Les autres moyens
Le "pipi stop" est un appareil électrique qui déclenche une sonnerie dès l'émission des premières gouttes d'urine. Concrètement une couche est placée dans le slip de l'enfant (ou une alèse posée sur son matelas) et connectée à l'appareil. Lorsque l'enfant endormi commence une miction, la sonde détecte l'humidité et la sonnerie retentit. L'enfant, complètement réveillé, peut alors être aller aux toilettes pour finir d'uriner.
SOURCE
http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_863_e-04.htm